Voici un exemple d’oral (1ère partie, réponse à la question) sur un extrait de Dom Juan, l’éloge de l’inconstance par le héros éponyme à l’Acte I, scène 2. J’ai fait comme si m’avait été posée la question suivante : en quoi cette tirade est-elle révélatrice du personnage de Dom Juan ?

Au sommaire

Repères sur l’oral

Modalités de passage

  • Vous vous présentez à un horaire donné.
  • L’examinateur vous indique le texte à travailler et vous pose une question à laquelle votre oral devra répondre.
  • Vous préparez votre prestation pendant 30 minutes.
  • Vous passez ensuite à l’oral durant 10 minutes, pour gagner jusqu’à 10 points. L’enregistrement que je vous propose ci-dessous dure au total 10 minutes et 12 secondes.
  • La seconde partie de l’oral consiste en un entretien de 10 minutes, qui met également 10 points en jeu. Nous travaillerons dessus tout prochainement.

Quelques conseils pratiques

Si on bafouille

J’ai bafouillé parfois lors de mon enregistrement (pendant le développement), je vous prie de m’en excuser. J’aurais pu recommencer, mais je manquais de temps, soyons honnêtes, et j’ai préféré laisser ces accrocs afin que vous voyiez qu’ils ne sont pas dramatiques : il faut simplement prier l’examinateur de vous excuser s’il y en a un trop important.

Sur la lecture
  • La lecture du texte doit quant à elle être expressive et bien sûr correcte sur le plan de l’élocution.
  • Pour le théâtre se pose toujours la question de la lecture des noms de personnages et des didascalies. Aux Francs-Bourgeois, nous sommes plusieurs à conseiller de lire le nom des personnages lors de leur première intervention, et plus après. Les didascalies sont lues également, sur un ton neutre. Une autre possibilité serait de lire les noms des personnages tels qu’ils apparaissent au début d’une scène, et plus ensuite.
  • Dans mon enregistrement, je me suis interrompu de moi-même ; à l’oral, c’est l’examinateur qui vous interrompra.
Trois conseils pour organiser son brouillon

Un brouillon clair et pratique vous fera gagner de nombreux points !

Conseil n°1 : numérotez au moins les lignes, voire les citations.

Beaucoup d’élèves se perdent dans le va-et-vient entre texte et brouillon, et livrent alors un propos confus et ponctué de blancs. Le résultat est souvent sanctionné, quelle que soit la qualité de la réflexion. Au minimum, pensez donc bien à noter dans votre brouillon les numéros des lignes que vous voulez citer au cours de votre développement.

Un système particulièrement efficace consiste à numéroter chaque “couple idée-citation” et à reporter ces numéros en face des passages à citer. En choisissant une couleur par partie, on s’assurer de ne pas s’emmêler les pinceaux. Je vous en ai donné un exemple avec ma première partie :

1e-DJ-Inconstance-I-2-oral-1-brouillon-extrait.jpg

1e-DJ-Inconstance-I-2-oral-texte-numerote.jpg

Vous verrez en lisant mon brouillon que je recopie parfois quant à moi des citations complètes, ce qu’il est très difficile, sinon impossible, de faire le jour de l’oral, faute de temps : je l’ai fait uniquement pour des raisons liées à l’enregistrement. Mettez donc bien en œuvre les conseils ci-dessus.

Conseil n°2 : rédigez l’introduction, la conclusion, les phrases de transition et d’introduction aux différentes parties.

Tout le reste est abrégé et au mieux semi-rédigé. C’est une question de temps, mais aussi de qualité de l’oral : vous éviterez ainsi de lire vos notes.

Vous pouvez vous inspirer de mon brouillon sur ce point.

Conseil n°3 : réservez une page pour chaque section de votre prestation.

  • Introduction
  • Conclusion
  • Partie 1
  • Partie 2
  • (Partie 3 éventuelle)

Je vous invite à voir comment est agencé mon brouillon en le téléchargeant en annexe. Ce n’est pas un modèle, mais un exemple.

Entraînez-vous !

  • Préparez au moins une question par texte, et de préférence deux pour la première session d’oraux blancs.
  • Enregistrez-vous : vous pourrez progresser sur le plan de la clarté de votre propos ; vous améliorerez votre capacité à bien gérer votre temps de parole ; vous pourrez vous évaluer aisément.
  • Entraînez-vous en groupe : chacun vient en ayant préparé un texte (ou une question sur un texte travaillé par tous) ; vous passez à tour de rôle et commentez vos prestations respectives. Vous gagnerez en confiance et profiterez des atouts des autres.

Exemple d’oral

Introduction, lecture, rappel de la question, annonce du plan


L’introduction comprend plusieurs étapes.
  • Une première phrase, facultative mais utile, qui permet de relier votre propos à la situation d’énonciation, c’est-à-dire à la situation de l’examen en cours de passage.
  • Une présentation brève de l’auteur, de son œuvre, de la pièce elle-même.
  • Une présentation succincte de l’extrait, obligatoirement situé dans l’œuvre.
Après l’introduction :
  • lisez le texte ;
  • rappelez la question posée ;
  • annoncez votre plan.
Conseils pour réussir l’introduction

Les premiers éléments de “l’entonnoir” (présentation de l’auteur, de l’œuvre, de l’extrait), normalement, varient peu d’une question à l’autre. Mais je vous invite néanmoins à adapter ces premiers points au texte et à la question posée.

Par exemple, ici, j’ai implicitement fait le lien entre Le Tartuffe et Dom Juan parce qu’il s’agissait de travailler sur le personnage, donc sur son libertinage entre autres, et sa dimension subversive.

Si j’avais travaillé sur l’entrée en scène d’Elvire, peut-être aurais-je rappelé en introduction que Dom Juan était une comédie en cinq actes et en prose. J’aurais ainsi implicitement suggéré deux choses. D’une part, chez Molière, les comédies en cinq actes sont plus ambitieuses, dans ce qu’elles ont à dire au spectateur, que les comédies plus brèves. D’autre part, l’ancrage générique de Dom Juan est tout sauf évident : c’est Sganarelle qui clôt la pièce par une réplique comique sur ses gages, mais son maître vient de mourir sur scène ; par ailleurs, de nombreux passages de l’œuvre confinent au tragique, et particulièrement les scènes dévolues à Elvire.

Il en va de même de la présentation de l’extrait. Si j’avais eu à travailler sur la question suivante :

En quoi cette tirade est-elle un éloge paradoxal ?

j’aurais sans doute rappelé, au moment de situer l’extrait, que Sganarelle avait fait un éloge paradoxal du tabac dans la première scène. Ici, j’ai fait le choix d’adapter la présentation et la situation du texte à la question posée, qui portait sur le personnage, et j’ai donc rappelé qu’il avait été introduit par son valet de manière peu flatteuse dans la scène 1.

1ère partie


Conseils pour l’ensemble du développement
  • Charpentez votre propos à l’aide de liens logiques, de phrases-charnières qui marquent bien le passage d’une idée et d’une partie à une autre. Vous trouverez des exemples de liens logiques en bas de cette page.
  • Faites un va-et-vient efficace entre vos idées (par lesquelles il faut commencer de préférence), le texte et l’analyse, à l’aide de verbes-charnières comme ceux proposés ci-dessous, en bas de page.

2ème partie


3ème partie


Conclusion


La conclusion se fait en deux temps :
  • on répond à la question en s’appuyant sur le bilan de chaque partie développée ;
  • on termine la conclusion par une ouverture vers un autre texte, une autre œuvre, ou par exemple ici, sur la suite de l’œuvre. L’ouverture présente toujours un lien avec ce qui a été dit tout au long de la prestation, sans quoi elle tombe comme un cheveu sur la soupe.
Conseils pour réussir la conclusion

Comme pour l’introduction, l’ouverture proposée en fin de conclusion est adaptée à la question posée ; si j’avais eu à travailler sur la question suivante :

En quoi cette tirade est-elle un éloge paradoxal ?

j’aurais sans doute rappelé que toute la pièce était fondée sur la forme de l’éloge paradoxal, et qu’elle culminait de ce point de vue lors de l’éloge de l’hypocrisie à l’Acte V (je vous invite au passage à en découvrir deux interprétations très intéressantes ici). J’ai préféré souligner la diversité encore à venir des masques de Dom Juan, pour élargir le champ de mon développement.

Compléments pratiques

Utilisez des liens logiques pour structurer votre propos

  • Introduire, organiser le propos : en premier lieu, premièrement, dans un premier temps… ; en second lieu… ; D’une part… d’autre part…
  • Ajouter un élément : de plus, de surcroît, en outre, par ailleurs…
  • Avancer une idée équivalente : de même, de la même façon, à l’instar de…
  • Avancer une explication : c’est pourquoi, en effet, effectivement, ainsi,…
  • Introduire une nuance, une opposition : mais, en revanche, cependant, néanmoins, toutefois, pour autant…
  • Insister sur un point : non seulement…, mais encore ; c’est pourquoi
  • Avancer une dernière idée : enfin
  • Conclure : en définitive (à éviter toutefois pour la première phrase de la conclusion), en somme, en conclusion, pour conclure…

Exemples de verbes-charnières pour articuler fond et forme

Ces verbes sont bien entendu les mêmes que ceux que vous employez dans un commentaire littéraire.

  • Mettre en évidence, mettre en lumière, mettre en relief, mettre l’accent sur
  • Suggérer, évoquer, exprimer, provoquer, susciter, révéler
  • Montrer, manifester, souligner, témoigner de, attester, accentuer, renforcer, donner de l’ampleur à
  • Conférer, donner (à)
  • Symboliser, représenter
  • Dénoncer, critiquer, blâmer
  • Faire l’éloge de, louer, valoriser
  • Se caractériser par, être empreint de, être marqué par, être placé sous le signe de, être placé sous le sceau OU être marqué du sceau de…
ImprimerIMPRIMER

À lire aussi