Retrouvez ici des extraits de La Critique de L’École des femmes et du Misanthrope.


“Peindre d’après nature” le “ridicule des hommes”

Le titre de notre séance, consacrée à la façon dont Molière crée ses personnages, est issu de La Critique de L’École des femmes.


Repères

Dans cette pièce, Molière prend en charge lui-même la critique, et en réalité la défense de L’École des femmes, qui six mois plus tôt a connu un grand succès et reçu des attaques féroces.


Arnolphe, un personnage joué de façon outrancière par Molière

Molière donne ici à ses adversaires un porte-parole, Lysidas. Ce dernier reproche au dramaturge l’outrance comique d’Arnolphe (notamment à l’acte V).

Et ce Monsieur de la Souche, enfin, qu’on nous fait un homme d’esprit, et qui paraît si sérieux en tant d’endroits, ne descend-il point dans quelque chose de trop comique, et de trop outré au cinquième acte, lorsqu’il explique à Agnès la violence de son amour avec ces roulements d’yeux extravagants, ces soupirs ridicules, et ces larmes niaises qui font rire tout le monde ?

Face à Lysidas, le personnage de Dorante incarne le porte-parole de Molière : il invite le spectateur à réfléchir aux différences entre le poète comique (le dramaturge auteur de comédies) et le poète tragique (le dramaturge auteur de tragédies).

Car enfin, je trouve qu’il est bien plus aisé de se guinder sur de grands sentiments, de braver en vers la Fortune, accuser les Destins, et dire des injures aux Dieux, que d’entrer comme il faut dans le ridicule des hommes, et de rendre agréablement sur le théâtre des défauts de tout le monde. Lorsque vous peignez des héros, vous faites ce que vous voulez. Ce sont des portraits à plaisir, où l’on ne recherche point de ressemblance . Mais lorsque vous peignez les hommes, il faut peindre d’après nature. On veut que ces portraits ressemblent ; et vous n’avez rien fait, si vous n’y faites reconnaître les gens de votre siècle. En un mot, dans les pièces sérieuses, il suffit, pour n’être point blâmé, de dire des choses qui soient de bon sens et bien écrites ; mais ce n’est pas assez dans les autres, il y faut plaisanter ; et c’est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens.

La Critique de l’École des femmes, extraits de la scène 6, Molière, 1663.


Le Misanthrope

Le texte de la scène d’exposition (Acte I, scène 1)

Sur le site ToutMolière.net


Acte I, la suite avec la scène 2, dans la mise en scène de Clément Hervieu-Léger

C’est une mise en scène bien différente de celle de Stéphane Braunschweig que je vous invite à voir ici. Dans cette scène, qui suit celle que nous avons vue immédiatement, un gentilhomme, Oronte, cherche à se lier d’amitié avec Alceste. Il lit un sonnet de sa main et espère qu’on louera son talent.

Voir le texte


Le Misanthrope, vu par les Boloss des Belles Lettres et dit par Jean Rochefort

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