Commentaire littéraire : première approche, avec Phèdre, Acte I, scène 3

Premiers éléments de méthodologie du commentaire littéraire

Tout comme vous l’avez vu pour la dissertation, réussir un commentaire littéraire suppose de travailler en suivant ces étapes :

À partir de ce que l’on sait du texte (paratexte, culture personnelle), définir l’horizon d’attente que programme le texte pour le lecteur (ou, pour le théâtre, le spectateur).
Lire le texte et, pour s’assurer d’une bonne compréhension littérale - c’est-à-dire une bonne compréhension du sens immédiatement explicite du texte -, en dégager les mouvements, sa composition, sa dynamique.
Élaborer une esquisse du projet de lecture, au terme de la découverte du texte. On s’appuie sur notre horizon d’attente, tel qu’on l’a dégagé. On s’appuiera aussi avec profit sur les mouvements du texte. Au fond, le projet de lecture n'est jamais que notre manière de lire et de comprendre le texte, manière que nous espérons la plus pertinente possible.
Analyser le texte et bâtir un plan autour de deux ou trois grandes perspectives d’étude, ou à partir des mouvements du texte : c’est là le cœur du commentaire.
Rédiger le devoir. Le projet de lecture sera affiné lors de la préparation de l’introduction et de la conclusion, pour être énoncé en introduction. Comme en dissertation, introduction et conclusion feront idéalement l’objet d’une première rédaction au brouillon.

Dégager les mouvements du texte

Tout texte est composé, donc construit : l’architecture d’un texte, bien mise au jour, est éclairante pour saisir le sens de l’extrait donné à commenter.

On repère les changements visibles (pour un poème, par exemple, les strophes ou des groupes de strophes), les transitions (connecteurs logiques, temporels…), pour un thème donné, le changement de propos ; pour une histoire racontée, les différents épisodes qui s’enchaînent ; pour un texte argumentatif, les arguments et les exemples…

Vers le projet de lecture : trois questions simples pour l’esquisser

Esquisser le projet de lecture, c’est se donner à soi-même un fil rouge pour la démonstration que le commentaire sera chargé d’exprimer. Sans ce fil rouge, on se lance à corps perdu dans le détail du texte, au risque de s’y perdre. Penser ce projet de lecture après avoir repéré les mouvements du texte, c’est aussi se redonner une vision d’ensemble de l’extrait, avant de plonger, une nouvelle fois et pour un moment, dans le détail, au ras des mots.

Qu’est-ce que ce texte ? (Et donc quel horizon d’attente est le sien ?)
Que dit-il, qu’évoque-t-il, que raconte-t-il ?
Quelle est la portée de ce texte, qu’est-ce qui s’en dégage ?

Exemple avec la tirade de Phèdre, Acte I, scène 3

(aux pages 36 à 38 dans votre édition)

Horizon d’attente, prisme de lecture initial

Je vous renvoie à vos notes.