Je vous invite à revoir la scène, dans la perspective de votre travail pour vendredi, et à lire les compléments ci-dessous.


Revoir la scène

Vous pouvez la voir de nouveau (en partie) sur Youtube :

Je vous rappelle que pour vendredi, il vous faut réfléchir à ce que vous avez vu, aux choix de Patrice Chéreau.

Vous pouvez avec profit relire ce que nous avons dit du rôle du récit, aussi bien pour ce qui est de Théramène (ce qu’il a cherché à dire et faire ressentir à Thésée) que s’agissant de Racine (ce que l’écrivain a cherché à dire et faire ressentir au spectateur). Vous pourrez en relisant nos notes vous demander ce sur quoi insiste le metteur en scène, et comment il interprète et donne à voir une scène qui n’est plus tributaire des contraintes du XVIIe siècle.


Pour votre prise de notes aujourd’hui

  • Assurez-vous que vous avez complété votre propre réflexion avec celles des autres.
  • Vous devez avoir noté qu’il s’agit d’un récit épique : emphase, hyperboles, éloge d’Hippolyte parti affronter le monstre, aspect pathétique de sa mort, font de ce récit un éloge du héros.
  • Vous devez avoir noté que le Classicisme, dont nous connaissions déjà certaines caractéristiques (le goût pour le naturel dans la peinture des personnages, cher à Molière, la vraisemblance, le souci de l’harmonie, de la mesure et de la perfection) s’enrichit pour nous d’une dimension nouvelle : l’exigence de bienséance à laquelle doivent se soumettre les artistes pour satisfaire au goût de leurs contemporains.

Compléments

Le récit de Théramène repose tout entier sur une figure de style appelée hypotypose. Elle consiste dans un texte à mettre sous les yeux du lecteur, ou au théâtre, du spectateur, la scène qui est décrite, de la façon la plus vive possible, en en donnant des détails avec abondance et précision.

C’est cette figure de style qui crée l’effet que vous avez indiqué en cours : Racine raconte cette mort glorieuse par la voix de Théramène, qui en a été témoin, pour nous permettre de nous la représenter, comme si nous y avions été nous aussi.

Nous l’avons vu, Théramène peint le monstre puis le combat fatal mais, par-delà cette « image cruelle », il mobilise les sens du spectateur, en nous faisant entendre et ressentir ce qu’a été la survenue de ce monstre marin. Ces notations descriptives, d’une grande richesse, permettent à Racine de résoudre les difficultés logistiques, morales et esthétiques propres à son temps ; en somme, l’œuvre naît grâce à la contrainte.

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