Exhibitions ethniques, expositions coloniales, zoos humains
À titre d’exemple, voici l’affiche de l’Exposition coloniale qui s’est tenue à Lyon en 1894.
Affiche publicitaire réalisée par Francisco Tamagno.
À la même époque, le Dahomey (actuel Bénin), nouvellement conquis (en 1892), inspire de nombreux spectacles, au Casino de Paris, au Cirque d’hiver (Les Français au Dahomey), au théâtre du Châtelet (La Conquête du Dahomey), au Musée Grévin (Le Dahomey).
Témoin de cette époque qui se prolonge jusqu’aux années 30 et parfois au-delà, à l’entrée du Jardin d’acclimatation se trouve cette plaque commémorative, en souvenir de l’exposition coloniale de 1931.
Exposition « L’invention du Sauvage »
Vous trouverez ci-dessous, en guise de prolongement à nos derniers cours, quelques éléments de présentation de l’exposition Exhibitions : L’invention du Sauvage, proposée par le Musée du Quai Branly en 2011-2012 (à l’époque découverte grâce à Mme Truel), ainsi que des repères sur l’emblématique Vénus Hottentote, Saartjie Baartman.
L’invention du Sauvage : théorie des races, mise en scène, colonialisme
Voir la bande-annonce de l’exposition
Voir le reportage d’Euronews
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L’exposition du Musée du Quai Branly en 2012 véhiculait plusieurs idées phares.
D’une part, le “racisme” est avant tout une affirmation de la pluralité des espèces au sein de l’espèce humaine, avec différents degrés, le degré supérieur étant représenté par la prétendue race blanche. Cette théorie est fondée sur une approche qui se veut scientifique.
D’autre part, la représentation en elle-même (l’exposition sur une scène, derrière une grille, dans un zoo humain, un village reconstitué…) crée une distance qui induit aussitôt l’idée d’une différence.
Enfin, l’idée d’une différence et d’une hiérarchie des races humaines tient lieu de justification à la politique coloniale. S’y ajoute parfois un autre argument : la prétendue sauvagerie de l’Autre (voir ci-dessus).
La Vénus Hottentote, emblème du “Sauvage” exhibé
Originaire de l’actuelle Afrique du Sud, Saartjie Baartman, qui présentait une hypertrophie des hanches et des fesses, a été exhibée en Angleterre et en France au début du XIXe siècle. Elle est morte en 1815 et sa dépouille a été restituée à l’Afrique du Sud en 2002.
Pour mieux connaître son histoire, je vous invite à vous rendre sur la page Wikipédia qui lui est consacrée, et/ou à regarder la vidéo proposée par le site de l’INA : il s’agit d’un reportage de France 3, datant de 2002, qui évoque la restitution de la dépouille de cette jeune femme à l’Afrique du Sud.
Je vous invite à regarder cet extrait du film d’Abdellatif Kechiche, Vénus noire, commenté par Thomas Sotinel pour Le Monde.