La vidéo dure 30 minutes ; rien ne vous empêche bien sûr de la voir en plusieurs fois. Je poste aussi le diaporama sans l’audio pour que vous naviguiez dedans plus aisément, par exemple après avoir vu la vidéo, afin d’étoffer vos notes.
Faites ce feuillage, livre en main, avec le commentaire, en prenant des notes, d’ici lundi 23 mars au soir.
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Complément
N’hésitez pas à lire le résumé de ce feuilletage, tel que je le redécouvre moi-même dans votre édition Folio plus classiques de Des Cannibales et Des coches pp. 73-74.
Questions-réponses
Je n’ai pas compris l’ironie dont vous parlez (7:45) et le lien avec le registre de langue utilisé.
1. J’évoque en effet l’ironie de Montaigne, portée par le niveau de langue familier qu’il emploie avec le verbe “entasser” : c’est-à-dire que l’écrivain semble moquer notre humaine faiblesse, cette nécessité dans laquelle nous nous trouvons d’énoncer plusieurs causes possibles à un phénomène donné pour, “par hasard” (autre expression ironique), en dégager une qui soit la bonne.
2. Ce sur quoi j’ai trop peu insisté - mais je craignais de faire déjà long… - c’est la raison de ce préambule. Immédiatement après, en page suivante, il fait comme les “grands auteurs, écrivant des causes”. Pour tenter d’expliquer le mal des transports, il évoque la peur, ou plutôt, il cite Plutarque évoquant la peur comme une cause possible. C’est-à-dire qu’il fait mine lui aussi de commencer à évoquer des causes possibles, pour, “par hasard”, en déterminer une. Mais en réalité, il choisit une autre méthode, qui lui semble plus fiable : se fonder sur son “incontestable expérience”, laquelle lui suggère qu’il n’a pas peur quand il éprouve ce mal des transports. D’où la conclusion à laquelle il parvient : la peur, cause possible selon Plutarque, ne peut être la cause véritable de ce malaise.
3. Je reviens à l’ironie : elle sert le projet de Montaigne, qui consiste à privilégier l’expérience sur l’érudition. Par ce primat de l’expérience, Montaigne se réapproprie la philosophie sceptique, qui mettait en évidence la limite du savoir humain - limite dont nous avons parlé pour le début de “Des Cannibales”.